Depuis cette année, le 19 juin célèbre la Journée Internationale pour l’Elimination du Viol et des Violences sexuelles en temps de conflit dans le monde. La violence contre les femmes et les enfants est non seulement une violation grave des droits des femmes, et donc des droits humains, mais aussi une épidémie de santé publique et un obstacle à la résolution des défis globaux tels que l’extrême pauvreté, le VIH/SIDA et la gestion des conflits.

Les viols et les violences sexuelles sont utilisés comme une arme de guerre : parties intimes charcutées par des objets contondants ou tranchants ; introduction de caoutchouc brûlé, de sel ou de soude caustique ; fusils enfoncés dans le vagin avant de tirer à balles réelles ; pétrole déversé au niveau de cette zone juste avant d’y mettre le feu ; avortements à mains nues ; seins sectionnés ; garçons contraints par un fusil sur la tempe de violer mère et sœurs. Tels sont les actes barbares qui sont perpétrés à l’encontre des femmes, des fillettes, des nourrissons ou même des hommes dans les villages en RD Congo. Tout ceci dans le but de terroriser, de démolir la population et de la pousser à fuir, ce qui entraine un exode rural absolument incontrôlable.

Cette journée a été introduite au calendrier des « journées mondiales » pour éveiller les consciences des dirigeant.e.s dans le monde entier.

Mouvement des Survivantes de Viols et Violences Sexuelles en RDC célébré la Journée Internationale pour l’Elimination du Viol et des Violences sexuelles en temps de conflit

En RD Congo, plus précisément au Sud Kivu dans la ville de Bukavu, nous, le Mouvement des Survivantes de Viols et Violences Sexuelles en RDC, avons célébré cette journée au siège de la Fondation Panzi.

Après que l’assemblée a entonné notre hymne national, le mot d’ouverture a été prononcé par la présidente du mouvement au Sud Kivu, Madame Mwamini. Dans son texte, elle a présenté son rêve de voir une République Démocratique du Congo sans les viols et violences sexuelles que subissent les femmes congolaises chaque jour : « Comme Martin Luther King, moi aussi je le dis : « je rêve qu’un jour notre pays se lève et vive pleinement de ses richesses ; que toutes les femmes et filles congolaises soient en sécurité et libre de circuler en toute quiétude dans leur pays. Je rêve d’un pays plus beau qu’avant et prospère, que nous lèguerons à notre postérité ; je rêve d’un Est de la RD Congo sans guerres, sans viols, sans impunité, sans corruption ».

Ensuite, Mademoiselle Désanges a présenté notre mouvement, son but, son objectif et ses réalisations. Madame Tatiana, notre coordinatrice nationale a tenu une conférence sur le « Viol utilisé comme arme de guerre » et 4 femmes provenant de l’Ituri, de Bunia, de Goma et de Kabare nous ont livré des témoignages émouvants. Certain.e.s invité.e.s n’ont pas pu s’empêcher de pleurer à l’écoute de ces survivantes qui ont ouvert leur coeur avec courage pour témoigner de leur histoire. Elles ont parlé de leur souffrance et des difficultés qu’elles ont rencontrées dans leur parcours.

Plusieurs femmes suivant la musicothérapie dans les locaux de la Fondation Panzi nous ont offert une prestation dynamique afin de démontrer comme la musique peut nous libérer du poids des peines. Les survivantes qui suivent les cours de karaté/self defense de la Fondation Panzi nous ont, elles aussi, proposé un petit show. Ces deux disciplines se révèlent profondément libératrices.

Une des membres du mouvement a ensuite lu le texte “Lettre à mon violeur ». Touché.e.s, certain.e.s invité.e.s ont désiré en obtenir une copie.

Lutter ensemble contre le fléau qui détruit les communautés

Le mot de clôture a été prononcé par la représentante de la Fondation Panzi, le Docteur Néné. Elle s’est exprimée sur le fait que « la pitié envers les victimes de viol ne vaut rien, le mieux étant de s’unir et de lutter ensemble contre ce fléau qui détruit nos communautés. »

63 membres de notre mouvement et des Mutuelles de Solidarité de la région étaient présentes dont 11 membres venues du Nord Kivu. Plusieurs médias nous ont fait l’honneur de leur présence. Merci à donc Radio Svein, Radio Maedeleo, Mama Radio et RTNK Radio et Radio Okapi d’avoir couvert l’évènement. Merci également aux organisations présentes telles que l’AFEM, l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu, la Division du genre, le Ministère du plan, CENADEP, Centre OLAME, l’Hôpital de Panzi, RESODEP, OCHA, APEF, ALT, DORCAS, MSF-Espagne, V-day, « L’Union Fait La Force », Les Affaires civiles, VVS, AFEJUCO, Médecin du Monde, UJSD, Maman Tonde, SOFEPADI, …

Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle « Journée Internationale pour l’Elimination du Viol et des Violences Sexuelles en temps de conflit dans le monde » !

Our partners