Devant la situation des femmes et filles retenues comme esclaves sexuelles dans le Kasaï, les autorités congolaises ferment les yeux et bâillonnent la parole les manifestants.

En décembre 2017, la Mission des Nations Unies au Congo (Monusco) a confirmé “l’enlèvement de 66 personnes dont 2 femmes, 49 filles et 15 garçons” dans la province en conflit du Kasai. Si certains de ces otages ont depuis été relâchés, nombreux restent maintenus en captivité. Cependant du côté gouvernemental, on réfute ces affirmations et la Ministre des Droits Humains déclare qu’il n’y a pas “de femmes séquestrées comme otages sexuels” sur Radio France Internationale.

Lundi 30 juillet, une marche des mouvements citoyens a eu lieu à Kinshasa pour dénoncer cette situation publiquement et réclamer la libération des femmes séquestrées. Une quarantaine de manifestants ont été brutalement arrêtés et conduits à l’inspection générale de la police où ils ont passé la nuit en garde à vue.

Au nom de toutes les survivant.e.s de viols et violences sexuelles en RDC, nous voudrions exprimer notre indignation face cette situation : en plus de fermer les yeux sur la condition de celles retenues en esclavage sexuel, le gouvernement bâillonne ostensiblement la voix de ceux qui ont le courage de se lever en leur nom. Le Mouvement des Survivantes demande au gouvernement congolais de mettre tout en œuvre pour que ces femmes soit libérées et remises dans leurs droits pour qu’elles puissent enfin mettre fin à leur cauchemar et retourner auprès de leurs familles.

Nous joignons nos pensées à toutes ces victimes et à leurs entourages. Nous pensons aussi à toutes celles maintenues en captivité ailleurs dans le pays. Nous, survivantes de ces atrocités, savons combien vous souffrez et nous vous envoyons force et courage en attendant votre libération.

(Bukavu, le 3 août)

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